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Esthéticienne à Villeneuve-sur-Aisne, Marine Sobra est désormais obligée de travailler à l’usine

Son salon étant fermé à cause du confinement, l’esthéticienne du village n’a d’autre choix que d’aller travailler à l’usine afin de s’assurer un salaire.

Temps de lecture: 3 min

Au cœur du village de Guignicourt, le rideau du salon de beauté L’atelier des douceurs reste désespérément tiré depuis maintenant un peu plus de trois semaines. Marine Sobra, la gérante des lieux, ne peut plus accueillir aucun client.

Fini les soins, les massages et les papotages avec les clientes pendant la manucure, désormais, le quotidien de la jeune femme a bien changé. Pour survivre à cette période de confinement, et surtout afin de s’assurer un salaire pour faire vivre sa famille, l’esthéticienne de 29 ans n’a eu d’autre choix que de postuler à l’usine du village spécialisée dans la pâtisserie surgelée. Un changement professionnel imposé par la crise, qui se veut temporaire, mais qui met à mal le moral de la jeune entrepreneuse qui s’est installée à son compte il y a seulement deux ans. « Ce n’est vraiment pas une situation facile, témoigne-t-elle. Travailler à l’usine est dur et les horaires sont difficiles. C’est un autre rythme et un autre univers. J’ai toujours été esthéticienne, je ne croyais pas que je devrais faire ça un jour », soupire-t-elle.

Pourtant, la jeune femme s’estime chanceuse. Grâce à ce travail, elle sait qu’elle pourra ramener un salaire à la maison ce mois-ci. « Lors du premier confinement, cela a été compliqué. J’ai perdu 15 000 euros de chiffre d’affaires, et je n’ai perçu que 1 500€ d’aide. Aussi, fermer mon salon une deuxième fois a été un vrai coup de massue »

“Depuis deux ans, j’ai développé ma société, mais j’ai l’impression qu’on me sape tout mon travail”

Surtout que sa petite entreprise fonctionne bien. La journée précédant la fermeture de son salon, l’esthéticienne a travaillé de 9 à 23 heures afin de satisfaire au mieux ses clientes. Une salariée avait même été embauchée juste avant ce second confinement. Mais aujourd’hui, Marine a peur pour l’avenir et doute. « J’ai investi et développé cette société mais là, j’ai l’impression qu’on me sape tout mon travail. Je pense que si j’avais le choix, j’arrêterais tout, je me remettrais simple salariée car rien n’est fait pour aider les patrons. On ne compte pas nos heures, mais on a le droit ni au chômage, ni à aucune aide. Là, même si je suis fermée, mes charges tombent, mes cotisations sont toujours à payer, mon prêt continue. À moi de me débrouiller ».

Malgré tout, la jeune femme essaie de garder le moral. Pour elle, pour ses proches, pour ses clientes qu’elle a tellement hâte de retrouver.

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