Sans surprise, la France compte de moins en moins d’ouvriers. Ils n’étaient plus que 5,3 millions en 2019, soit 20 % de la population active, contre 6,9 millions en 1982 pour 30 % de l’emploi total.

À LIRE. À l’usine Michelin de Bourges, à présent « on nous demande de réfléchir ! »

Mais surtout, ils ne travaillent plus en usine pour la majorité d’entre eux, souligne l’Insee dans une étude parue vendredi 24 juillet. Les ouvriers qualifiés de type artisanal - maçons, agents d’entretien des bâtiments, commis de cuisine ou jardiniers - sont désormais les plus nombreux (25 % des ouvriers). Les chaudronniers, conducteurs de ligne et tourneurs fraiseurs - les ouvriers qualifiés de type industriel selon la terminologie de l’Insee - ne regroupent plus que 20 % des ouvriers.

Les effets de la concurrence

« Depuis 1982, l’emploi ouvrier s’est très nettement replié dans la filière industrielle, surtout pour les emplois non qualifiés, relève l’Insee. Moins soumis à la concurrence internationale, les métiers artisanaux, notamment dans le bâtiment et la restauration alimentaire ont mieux résisté. Le développement des échanges et de la sous-traitance a soutenu l’emploi ouvrier dans les transports, la logistique et le nettoyage ».

→ À LIRE. « Plan jeunes » : Jean Castex annonce 6,5 milliards d’euros pour soutenir l’emploi

Les chauffeurs - qu’ils soient les chauffeurs routiers, coursiers ou chauffeurs de bus - ont vu leurs effectifs augmenter, de même que les magasiniers et les conducteurs de trains. Le poids des ouvriers agricoles - qui incluent les bûcherons et les marins-pêcheurs - reste stable depuis 40 ans, autour de 5 %.

La catégorie « ouvriers » au sens de l’Insee se décline en 126 professions. Leurs points communs ? Il s’agit de métiers manuels, le plus souvent d’exécution, et exercés sous le statut du salariat.